Cours du jeudi 7 octobre
Bon anniversaire, Maelle!
Nouvelle d’Alphonse Daudet : Wood’stown
Travail préparatoire :
Dans chaque paragraphe, relevez les principales indications de temps. Pour chaque étape temporelle, relevez le principal phénomène concernant le face-à-face qui oppose la ville à la forêt.
Vous noterez également les expressions qui appartiennent au vocabulaire guerrier.
-Une histoire angoissante : qu’est-ce qui selon vous crée de l’angoisse dans ce récit ?
- Un récit qui propose une leçon : Que dénonce ce récit ? En quoi propose-t-il une réflexion écologique ?
Principales indications de temps:
Principaux phénomènes du combat ville/ forêt:
1er § : temps immémorial rendu par l’indication « là depuis la naissance du
monde ̈. On notera également l’imparfait non limitatif de la première phrase
(d’une valeur différente de l’imparfait de répétition des dernières phrases).+
les conditionnels du rêve. La forêt semble présente de toute éternité.
2ème paragraphe : « Dès
que le gouvernement de Washington eut accordé la concession » :Les
hommes entreprennent la déforestation d’une forêt vierge pour bâtir une ville.
La rapidité de la repousse empêche les travaux d’avancer
3e § : « jour et nuit ̈ Le combat mené par les hommes est incessant , mais vain.
3e § : « enfin, l’hiver arriva ̈ Le combat semble gagné par les hommes (voir le
champ lexical de la mort, de la désolation qui rappelle le champ de bataille) :
« désormais, on pouvait bâtir ̈
Les hommes
entreprennent la déforestation d’une forêt vierge pour bâtir une ville. La
rapidité de la repousse empêche les travaux d’avancer
4e § : « bientôt ̈ Wood’stown, « une ville immense ̈, est construite rapidement
5 ème paragraphe : ville qui regarde
longuement et accumule de la rancune et un désir de vengeance.
6e § : « tant que l’hiver dura ̈ La forêt semble vaincue
6e § : « de temps en temps ̈ Le lecteur comprend que l’hiver touche à sa fin:quelques
fissures apparaissent dans la ville
6e § : « tant que l’hiver dura ̈ vs « aux approches du printemps ̈ Les racines
se multiplient ; le bois gonfle. La soudaineté du printemps correspond à une
accélération du récit
7e § : « tout à coup, au lendemain d’un grand orage venu de la mer qui
apportait l’été ̈ ; « avant le soir ̈
La locution adverbiale exprime la rupture. L’été n’est pas là encore, mais
l’orage l’annonce : cet effet d’anticipation contribue aussi à rendre compte de
l’accélération temporelle. Les planches se métamorphosent en « bouquets de
verdure ̈, en« branches ̈. Les bourgeons du matin sont devenus de véritables
branches.
8e § : « le jour suivant ̈ Les appartements se sont transformés en « serres ̈
8e § : « soudain [...] depuis deux jours ̈ La forêt encercle la ville
9e § : « alors ̈ Les habitants prennent conscience du danger
10e § : « d’heure en heure ̈ ; « déjà ̈ ; « en une nuit ̈ ; « puis ̈
(multiplication des indications de temps)
Les habitants luttent, mais « en vain ̈. La ville es tenvahie, avec une
rapidité croissante, par la flore et la faune
11e § : « le quatrième jour ̈ « tout travail fut reconnu impossible. [...]
C’est fini. Il fallait fuir. ̈ La forêt a gagné la bataille contre la ville
12e § : (pas d’indications de temps au sens strict, mais des adverbes
signifiants) « de plus en plus ̈,« il n’y avait plus de quai ̈ Les habitants
fuient sur des « frégates blindées ̈.La forêt est victorieuse
13e § : « de temps en temps ̈ S’entendent les derniers bruits d’écroulement de
la ville et les coups de hache désespérés d’un dernier résistant
13e § : plus d’indications de temps. L’accumulation de verbes au participe
présent suggère le retour à un temps non limitatif.
Toute trace de civilisation a disparu. Les derniers survivants fuient sur un bateau
dont les mâts redeviennent des arbres.
Conclusion:
Le champ lexical du combat guerrier exprime la lutte qui oppose les habitants de Wood’stown à la forêt. Or, les scansions de cet affrontement se calquent sur le mouvement des saisons, comme en témoignent nombre d’indications temporelles. Si l’hiver signe momentanément la déroute de la forêt, le retour du printemps condamne définitivement les hommes à la défaite. Plus le printemps s’installe et plus l’invasion de la ville par la forêt se fait massivement. L’été, période solaire, rend toute sa gloire à la nature. La structure temporelle est donc linéaire (l’histoire se déroule sur la période d’une année environ) mais aussi circulaire (la situation finale rejoint la situation initiale), comme si la présence humaine n’avait été qu’une parenthèse sans importance. La nature est plus forte que la civilisation.
Une histoire angoissante par la mise en place du registre fantastique:
en savoir plus sur la notion de fantastique
-UN TEMPS ANGOISSANT
La chronologie du récit est facteur d’angoisse. La force ennemie étant réglée sur le calendrier des saisons, le temps qui s’écoule rapproche inéluctablement les hommes de leur défaite. De plus, il y a l’effet d’accélération qui précipite la chute de Wood’stown, à partir de l’arrivée du printemps. On pourra parler d’un récit dramatisé.
-UNE triple
MENACE
Première menace : l’encerclement puis l’envahissement par la forêt.
Deuxième menace : les planches de bois qui ont servi de matériau de construction
reviennent à leur état de nature initial. La ville redevient forêt. Une phrase
résume ces deux menaces : « Évidemment la forêt venait reconquérir sa place au
bord du fleuve et ses arbres, abattus, dispersés, transformés, se déprisonnaient ( verbe qui n'existe pas = néologisme: mot nouveai) pour aller au-devant d’elle. ̈
Troisième menace: impossibilité de fuir car les bateaux eux-mêmes redeviennent des arbres. peu de survivants.
-LE
GIGANTISME ET LA PROLIFÉRATION
La dimension de la forêt dépasse l’échelle habituelle. Le narrateur insiste sur
le gigantisme : « immense forêt ̈, « toutes ces lianes ̈,« toutes ces racines
̈, « arbres gigantesques ̈, « racines monstrueuses ̈, etc.
La vigueur de la végétation est, elle aussi, étonnante. Exemple :« Quand on l’abattait
par un bout elle repoussait d’un autre. ̈ Cette vigueur incroyable explique la
prolifération de la forêt renaissante au printemps (à partir du quatrième
paragraphe).
Le temps de la repousse, plus rapide que la normale, est proprement fantastique. Exemples : « le sol commença à s’agiter, soulevé par des forces invisibles et actives[...].Tout à coup, [...] tout était saupoudré d’une teinte verte, [...]c’était une quantité de bourgeons microscopiques [...] ; mais, avant le soir, des bouquets de verdure s’épanouissaient partout sur les meubles[...]. Les branches poussaient à vue d’œil ̈, etc. Cette accélération temporelle va de pair avec l’envahissement de l’espace. cf expressions de la quantification (« une quantité de bourgeons ̈, « tout était saupoudré ̈, « toute une avant-garde de ronce ̈, « tous les appartements ̈, etc.) et les pluriels (« les branches ̈, « ronces ̈, « lianes ̈,« les grappes fleuries ̈, « des papillons ̈, « les abeilles ̈, etc.). style énumératif qui produit l’impression d’accumulation, et complexité des phrases qui miment l’entrelacement des branches et des lianes. Ex. de « D’heure en heure ̈ à « le dôme immense des catalpas ̈.
-LA
PERSONNIFICATION DE LA FORÊT
La représentation de la forêt est facteur d’angoisse car elle est proprement
fantastique : la forêt est personnifiée sous la forme d’un être vivant monstrueux. cf les éléments de personnification, en dissociant les traits
physiques (« elle regardait ̈, « comme des ailes ̈,etc.) et les traits
psychologiques (« quelle rancune terrible elle gardait contre cette ville de
pillards ! ̈, etc.).la ville est présentée comme un être rancunier, qui aspire à se venger.
-LES
SENTIMENTS DES HABITANTS
De l’incompréhension à la peur en passant par l'amusement.. effets de crescendo inquiétant.
Nous finirons la dernière partie sur la portée morale du récit mercredi prochain.
Travail sur le court-métrage Wrapped que vous pouvez revoir
Rédiger le texte qui pourrait accompagner le film en vous inspirant de la nouvelle d'Alphonse Daudet. ( A finir pour mercredi prochain)
Apportez l'article que vous avez sélectionné dans votre revue de presse et la présentation que j'ai demandée que vous fassiez.
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