Cours du mercredi 13 octobre

 Trame du cours


1 Finir l’étude de la nouvelle de Daudet : la faire relire de façon expressive. 


 Le récit est en fait  un apologue :
Le but est de dépasser la simple compréhension littérale et d’amener les élèves à tenter des interprétations possibles du texte..

UNE FABLE ÉCOLOGIQUE :
Les hommes sont montrés avant tout comme les destructeurs de la nature. On pourra ainsi analyser le 2e paragraphe : Liés au feu (les incendies) et à la glace (la neige), les fondateurs de Wood’stown construisent leur cité nouvelle sur un paysage d’holocauste. La dernière phrase de ce paragraphe fait entendre une ironie grinçante : après avoir infligé une double mort à la nature, « désormais on pouvait bâtir ̈.
Dans le 4e paragraphe, les hommes s’assimilent à de véritables parasites (des « pillards ̈). Le nom même de la ville indique que « tout Wood’stown était fait avec sa vie à elle ̈, la forêt.


Enfin, l’organisation urbaine (voir le 3e et le 4e paragraphes) s’oppose à la profusion désordonnée de la luxuriante végétation.
La nouvelle peut alors se lire comme la revanche de la nature sur la culture, du vierge et du vivace sur l’artifice et le mortel.Elle nous incite à trouver une façon plus équilibrée de vivre avec la nature, à lui faire une place dans nos vies, car nous sommes nous aussi des êtres vivants et nous avons besoin d'elle de façon vitale pour respirer, nous nourrir etc


UNE FABLE NATURALISTE
  Proximité de Daudet avec le naturalisme, mouvement qui proclame que le monde est régi par ce qu’Auguste Comte nomme les « lois de la nature ̈. Aucun homme ne peut se soustraire à ce déterminisme universel. Il est donc possible d’interpréter la nouvelle  comme une métaphore de la condition humaine. Les hommes essaient de lutter contre la puissante nature (installation d’une ville). Ils semblent y réussir un temps (construction au prix d’un combat acharné). Mais cette victoire n’est qu’un leurre. La forêt reprend ses droits et efface toutes les traces du désordre que les hommes ont généré.
À la fin, le règne sans partage de la nature est entièrement rétabli. On ne se soustrait jamais aux « lois de la nature ̈.


UNE FABLE TRAGIQUE
La réflexion sur le naturalisme amène à parler de la dimension tragique du texte. La construction de Wood’stown n’émane-t-elle pas d’un rêve prométhéen ?

L’hybris ( ou ubris= démesure) des hommes est notamment signalé par l’expression: « ville insolente ̈. Mais cette entreprise n’est possible que parce que les hommes semblent inconscients de leur démesure. Ils n’en prennent conscience qu’une fois la reconquête végétale bien entamée :
« On ne s’aperçut de rien. [...] Cette bizarrerie [...] amusa sans inquiéter ; [...] la foule se pressait pour voir les différents aspects du miracle. Les cris de surprise, la rumeur étonnée de tout ce peuple inactif donnaient de la solennité à cet étrange événement. Soudain quelqu’un
cria : “Regardez donc la forêt !” et l’on s’aperçut avec terreur que, depuis deux jours, le demi-cercle verdoyant s’était beaucoup rapproché.
[...] Alors Wood’stown commença à comprendre et à avoir peur. ̈

Il est même possible de déceler de l’ironie tragique, par exemple dans l’évocation de ces savants, gardiens du savoir, qui délibèrent, mais qui ne serviront de rien – peut-être même, peut-on voir, dans cette allusion, un trait satirique porté contre les positivistes de l’époque qui tiennent la science comme la clef de l’émancipation et du progrès. 

De même, le contraste qui oppose l’aspect paradisiaque de la nature et l’enfer que vivent les habitant de Wood’stown participe-t-il de cette même tonalité.
 cf : « Puis, comme une ironie au milieu de ce désastre [...] comme une preuve de durée. ̈

Enfin, l’incipit, par anticipation, revêt un aspect burlesque. Relisons les premières phrases : « L’emplacement était superbe pour bâtir une ville. Il n’y avait qu’à déblayer les bords du fleuve. ̈ Tout le reste du récit vient démentir l’optimisme de ce début.

On peut conclure sur les différentes façons dont les écrivains alertent sur le comportent risqué des hommes à l’égard du vivant.' Argumentation directe et indirecte)

Fiche sur l’apologue, arguments pour prouver que la nouvelle en est un.

 

 l’apologue :

 Récit didactique et plaisant – Fonction critique

 

INTRO L’apologue (du grec apologos, «récit détaillé») est synonyme de «fable» (du latin fabula récit). Dans un sens élargi, il désigne un «court récit exposé sous une forme allégorique, et qui renferme un enseignement, une leçon de mo-rale pratique.» (Grand Robert).

 LES CARACTERISTIQUES DE L’APOLOGUE

Il se définit par trois grandes caractéristiques : C’EST UN RECIT Il relève donc du genre narratif et comprend un schéma narratif (une situation initiale, un élément perturbateur, des péripéties, un élément de résolution, une situation finale).

IL A UNE FONCTION DIDACTIQUE Il est porteur d’un enseignement moral ou social qui se révèle dans une moralité.

 IL INSTRUIT EN PLAISANT L’usage du récit de fiction est un moyen de proposer une réflexion sérieuse sous un dehors agréable (forme ludique, allégories).

 

 LES FORMES DE L’APOLOGUE

L’apologue recouvre divers sous-genres narratifs.

 LA FABLE Il se confond originellement avec ce genre très ancien hérité du poète grec Esope et popularisé au XVIIe par La Fontaine. La fable est un court récit de fiction, en vers ou en prose, accompagné d’une moralité. Elle intègre des éléments de merveilleux.

LE CONTE C’est un récit qui présente, traditionnellement, un héros, une quête, des adjuvants et des opposants. Il contient souvent des éléments merveilleux (ogres, fées…).

 LE CONTE PHILOSOPHIQUE Inauguré par Voltaire au XVIIIe siècle, c’est un récit proche du conte dans sa structure. Il utilise les récits pour éveiller la réflexion, critiquant des thèmes philosophiques : la religion, la morale…

L’EXEMPLUM C’est un récit utilisé, notamment au Moyen Âge, pour illustrer les sermons des prédicateurs. Il évoque les faits et les paroles de personnages célèbres dignes d’être imités par les fidèles.

LA PARABOLE Récit dans les textes sacrés, elle délivre une leçon d’ordre spirituel ou religieux (la parabole du fils prodigue).

 L’UTOPIE Du grec topos (soit «lieu qui n’existe pas»), c’est un terme initié par Thomas More (1478-1535) désignant un récit présentant un monde idéal qui s’oppose souvent radicalement au monde connu. More dans Utopie (1516) imagine l’île d’Utopie, où l’idée de propriété privée serait absente.

LA CONTRE-UTOPIE Création du XXe siècle, ce récit témoigne de l’inquiétude devant la dérive totalitaire de certains États et imagine un monde où l’individu serait absorbé par le système (1984, de George Orwell).

 

UNE ARGUMENTATION INDIRECTE Le fonctionnement allégorique de l’apologue permet ainsi une argumentation indirecte dans laquelle le rôle de l’implicite est souvent essentiel. C’est au lecteur d’établir la relation logique entre le récit et l’enseignement à en tirer. L’auteur, en suggérant plus qu’en affirmant, évite la lourdeur d’une démonstration et surtout se protège de la censure. Car si l’apologue a une fonction essentiellement didactique, il peut avoir une fonction critique: c’est le cas, notamment, dans la fable, l’utopie, le conte philosophique. L’auteur aura alors recours aux registres polémique, comique et satirique (ainsi Voltaire, dans Candide).

Mythe de Prométhée: video de 4mn sur le mythe de Prométhée

Video sur le mythe d'Icare et Dédale 

 

 2. Rédiger l’introduction en prenant pour modèle celle du commentaire du poème de Hugo.( voir classeur)

3.  Évaluation orale :Textes voix off sur Wrapped lu par certains élèves.

 4. Présenter l’article de presse retenu lorsque vous avez fait une revue de presse :travail par groupe de 4. Inventer en improvisation un dispositif pour faire entendre les connaissances que vous avez retenues des articles: émission de TV sur l'écologie, séminaire ou réunion de savants, réunions de militants écologistes qui exposent leur savoir puis débattent, émission de vulgarisation destinée à des enfants.

En fin de séance, distribution des copies: autoévaluation: chaque question est sur 2 points: à l'aide de mes remarques, donnez-vous les point de 0, 0,5 à 2.

Améliorez votre devoir: deux notes la première = note de performance, la deuxième note= note de progrès, pas les mêmes coefficients.

Pour demain: être capable de parler de son article dans l'improvisation prévue par le groupe.

Rendre les copies notées par vous et une deuxième version améliorée.

Penser au chèque pour le théâtre!

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